Que faut-il choisir entre un PER et une assurance-vie ?

Choisir entre un Plan d’Épargne Retraite (PER) et une assurance-vie revient à arbitrer entre deux logiques patrimoniales complémentaires : d’un côté, le PER maximise l’avantage fiscal immédiat en échange d’un capital immobilisé jusqu’à la retraite ; de l’autre, l’assurance-vie offre une liberté totale de retraits et une transmission inégalée grâce à ses abattements spécifiques. Plutôt que de chercher un “meilleur placement” universel, la vraie question est de savoir quel outil sert le mieux vos priorités : réduire vos impôts, financer vos projets ou préparer votre succession.

Les points clés à retenir :

  • PER = défiscalisation immédiate : idéal pour les contribuables à TMI élevé, mais l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite (hors cas de déblocage anticipé).
  • Assurance-vie = flexibilité totale : retraits possibles à tout moment, avec une fiscalité très douce après 8 ans.
  • Transmission : l’assurance-vie reste imbattable avec un abattement de 152 500 € par bénéficiaire avant 70 ans.
  • Fiscalité du PER à la sortie : dépend du choix initial (versements déduits ou non) et du mode de sortie (capital, rente ou mixte).
  • Stratégie optimale : PER et assurance-vie ne s’opposent pas, ils sont complémentaires selon vos objectifs (retraite, projets, succession).

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Quel placement priviligier : 3 cas types pour faire le bon choix

Inutile de vous perdre dans les détails techniques au départ, car votre but personnel est la seule boussole fiable. L’un est un champion de la défiscalisation conçu pour préparer la retraite, tandis que l’autre est un outil inégalé pour sa flexibilité et l’optimisation de la transmission de votre patrimoine. Les trois situations concrètes qui suivent agissent comme un guide rapide pour vous permettre d’identifier clairement votre besoin et de choisir la solution la plus pertinente.

Cas n°1 : réduire vos impôts et préparer votre retraite

Votre profil : Votre taux marginal d’imposition (TMI) est de 30 %, 41 % ou 45 %, et votre départ à la retraite est prévu dans 15 ans ou plus.

La meilleure option est Le PER La priorité est de profiter de la déduction fiscale sur vos versements. L’astuce consiste à réinvestir systématiquement l’économie d’impôt réalisée chaque année (par exemple, dans un contrat d’assurance-vie). Cette stratégie, dite « boule de neige », permet de démultiplier la performance de votre épargne sur le long terme.

Cas n°2 : projets à moyen terme et épargne disponible

Votre profil : Vous souhaitez financer un projet personnel (apport pour un achat immobilier, études des enfants, etc.) d’ici 3 à 8 ans et vous voulez pouvoir accéder à votre argent sans contraintes.

La meilleure option : L’assurance-vie. Sa grande flexibilité vous permet d’effectuer des retraits (rachats) partiels à tout moment. Après 8 ans, vous bénéficiez en plus d’un abattement annuel sur les gains, ce qui rend la fiscalité des retraits particulièrement douce et adaptée au financement de vos projets.

Cas n°3 : optimiser la transmission de votre patrimoine

Votre profil : Vous souhaitez préparer votre succession en transmettant un capital à vos proches (enfants, conjoint, etc.) dans les meilleures conditions fiscales possibles.

La meilleure option : L’assurance-vie. Pour les versements effectués avant vos 70 ans, chaque bénéficiaire désigné profite d’un abattement fiscal de 152 500 € sur les capitaux transmis. C’est un outil inégalé pour transmettre un patrimoine conséquent en limitant fortement les droits de succession, à condition de rédiger soigneusement la clause bénéficiaire.

Assurance-vie vs PER : quelles sont les différences ?

Pour visualiser rapidement les forces et faiblesses de chaque solution, voici un comparatif direct. Notez que pour le PER, la fiscalité de sortie dépendra de si vous avez choisi de déduire ou non vos versements à l’entrée.

CritèreAssurance-viePlan d’Épargne Retraite (PER)
Liquidité (Disponibilité)Totale et à tout moment. Retraits (rachats) partiels ou totaux possibles quand vous le souhaitez.Bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé (achat de la résidence principale, accidents de la vie).
Fiscalité sur les versementsAucun avantage fiscal spécifique à l’entrée.Déductibles du revenu imposable (option par défaut). Il est possible de renoncer à cette déduction pour alléger la fiscalité à la sortie.
Fiscalité en phase d’épargnePrélèvements sociaux (17,2 %) prélevés chaque année sur les gains du fonds en euros.Aucune imposition ni prélèvements sociaux durant la phase d’épargne. La fiscalité est entièrement reportée à la sortie.
Fiscalité à la sortie (Capital)Seuls les gains sont fiscalisés, avec un abattement annuel de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple) après 8 ans.La fiscalité varie selon le choix fait à l’entrée :
Si versements déduits : Le capital est soumis à l’impôt sur le revenu et les gains au PFU de 30 %.
Si versements non déduits : Le capital est exonéré d’impôt et seuls les gains sont soumis au PFU de 30 %.
Fiscalité à la sortie (Rente)Imposition d’une fraction de la rente selon votre âge.La rente est imposée comme une pension de retraite (après abattement de 10 %).
Transmission (Décès)Très avantageuse. Abattement de 152 500 € par bénéficiaire (versements avant 70 ans).Les capitaux du PER intègrent la succession et sont soumis aux droits de succession classiques (saud PER assurance*)
Frais typiquesFrais sur versement, frais de gestion (fonds euros et unités de compte), frais d’arbitrage.Frais sur versement, frais de gestion (fonds euros et unités de compte), frais d’arbitrage.

* Exception : seuls les PER souscrits auprès d’un assureur bénéficient d’un régime fiscal spécifique proche de l’assurance-vie (abattements liés à l’âge de l’assuré au décès).

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Fiscalité du PER : capital, rente ou sortie mixte

La fiscalité du PER à la retraite est son aspect le plus technique. Elle dépend entièrement du choix que vous avez fait pendant votre phase d’épargne : avez-vous déduit vos versements de votre revenu imposable ou non ? Voici comment s’articule l’imposition pour chaque mode de sortie.

La sortie en capital à 100 % : comment êtes-vous imposé ?

C’est l’option la plus courante pour récupérer son épargne en une ou plusieurs fois.

Vous avez déduit vos versements à l’entrée :

  • La part correspondant à vos versements est soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR), sans bénéficier de l’abattement de 10 %. Elle est cependant exonérée de prélèvements sociaux.
  • La part correspondant à vos gains (les plus-values) est soumise au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux). Vous pouvez opter pour le barème de l’IR si cela est plus avantageux pour vous.

Vous n’avez PAS déduit vos versements à l’entrée :

  • La part correspondant à vos versements est totalement exonérée d’impôt et de prélèvements sociaux. C’est le juste retour de ne pas avoir bénéficié d’avantage fiscal à l’entrée.
  • La part correspondant à vos gains est soumise au PFU de 30 % (ou au barème sur option), comme dans le cas précédent.

La sortie mixte (capital + rente) : trouver l’équilibre fiscal

Le PER permet d’opter pour une sortie hybride, en combinant une partie en capital et une partie en rente viagère. Par exemple, vous pouvez récupérer 40 % de votre épargne sous forme de capital disponible immédiatement, et convertir les 60 % restants en rente viagère versée régulièrement tout au long de votre vie.

Cette formule offre un équilibre intéressant : le capital vous donne de la souplesse pour financer des projets ou conserver une réserve de liquidité, tandis que la rente vous garantit un revenu récurrent et sécurisé, réduisant le risque d’épuiser trop vite votre épargne. Elle répond ainsi à la fois à un besoin de liberté financière et de stabilité à long terme.

Sur le plan fiscal, chaque modalité est traitée séparément. La part en capital suit les règles applicables aux sorties en capital (imposition distincte des versements et des gains), tandis que la part en rente est assimilée à une pension de retraite, soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu après abattement de 10 %, ainsi qu’aux prélèvements sociaux. L’imposition s’applique donc proportionnellement à chaque fraction de l’épargne.

La sortie en rente viagère : un revenu garanti à vie, mais fiscalisé

Cette option vous garantit un revenu régulier, versé chaque mois ou chaque trimestre, et ce jusqu’à la fin de votre vie. La rente vous apporte ainsi une sécurité financière durable, puisqu’elle ne s’éteint qu’au décès de son bénéficiaire, indépendamment de la durée de votre retraite.

Sur le plan fiscal, la rente viagère issue d’un PER est assimilée à une pension de retraite. Elle est donc imposée chaque année selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu, après application d’un abattement forfaitaire de 10 %. À cela s’ajoutent les prélèvements sociaux applicables.

L’intérêt principal de ce mode de sortie réside dans la prévisibilité des revenus : vous transformez votre capital en une source de revenus à vie, ce qui peut être particulièrement pertinent si vous craignez d’épuiser trop rapidement votre épargne. En revanche, cette sécurité s’accompagne d’une moindre flexibilité : une fois le choix effectué, il est irréversible et le capital n’est plus disponible pour des projets ponctuels.

Bon à savoir : pour certains non-résidents, les prélèvements sociaux (17,2 %) peuvent ne pas s’appliquer, notamment si vous êtes affilié à un régime de sécurité sociale d’un autre pays de l’UE/EEE ou de la Suisse. En revanche, hors Europe, la France peut maintenir ces prélèvements selon votre situation et la convention fiscale applicable.

Assurance-vie : le placement flexible et l’outil de transmission par excellence

Si le PER est le spécialiste de la préparation à la retraite, l’assurance-vie se distingue par sa polyvalence. Elle excelle dans deux domaines clés : offrir une épargne disponible pour vos projets de vie et organiser la transmission de votre patrimoine dans des conditions fiscales inégalées.

Retraits et rachats : une épargne disponible à tout moment

Contrairement au capital du PER, celui de l’assurance-vie n’est jamais bloqué. Vous pouvez y accéder à tout moment via un « rachat » (retrait), qu’il soit partiel ou total. Cette liquidité en fait l’outil idéal pour financer des projets à moyen terme.

La véritable puissance de cette flexibilité se révèle après les 8 ans du contrat. Passé ce cap, vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les gains inclus dans vos retraits :

  • 4 600 € pour une personne seule
  • 9 200 € pour un couple marié ou pacsé

Cet avantage fiscal vous permet de récupérer des sommes importantes avec une imposition très faible, voire nulle. Il est même possible de mettre en place des rachats partiels programmés pour vous créer un complément de revenu régulier peu ou pas fiscalisé, une stratégie très efficace pour une retraite anticipée par exemple.

Transmission du patrimoine : les abattements fiscaux à connaître

En cas de décès, les capitaux de l’assurance-vie sont transmis aux bénéficiaires que vous avez désignés hors succession. Cela signifie qu’ils ne sont pas soumis aux règles et à la fiscalité de l’héritage classique.

Deux régimes fiscaux extrêmement avantageux s’appliquent :

  • Pour les versements effectués avant vos 70 ans : chaque bénéficiaire profite d’un abattement de 152 500 €. Au-delà de ce montant, la fiscalité reste modérée.
  • Pour les versements effectués après vos 70 ans : un abattement global de 30 500 € s’applique sur les versements. Surtout, tous les gains générés par ces versements sont totalement exonérés de droits de succession.

L’efficacité de cette stratégie repose sur la bonne rédaction de la clause bénéficiaire. Elle vous permet de répartir le capital librement, ce qui en fait un outil de planification successorale d’une grande précision. Pour des patrimoines importants, il est courant d’utiliser plusieurs contrats pour optimiser la transmission vers différents bénéficiaires.

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Les questions les plus posées

Peut-on cumuler plusieurs PER et plusieurs contrats d’assurance-vie ?

Oui, il est possible d’ouvrir plusieurs PER et plusieurs contrats d’assurance-vie. Cela permet de diversifier vos supports, vos assureurs et d’optimiser votre fiscalité en multipliant les abattements.

Quel est l’âge limite pour ouvrir un PER ?

Il n’existe pas d’âge légal maximum pour ouvrir un PER, mais il perd son intérêt fiscal si vous êtes déjà à la retraite ou faiblement imposé.

Quelles différences entre un PER bancaire et un PER assurance ?

Le PER bancaire est géré en compte-titres et relève du droit successoral classique. Le PER assurance, lui, bénéficie des règles fiscales proches de l’assurance-vie en cas de décès.

Que se passe-t-il si je rachète mon assurance-vie avant 8 ans ?

Le retrait reste possible, mais la fiscalité est plus lourde : imposition au PFU (30 %) ou au barème de l’impôt sur le revenu, sans bénéficier de l’abattement annuel.

Peut-on utiliser un PER pour financer un achat immobilier autre que la résidence principale ?

Non, le déblocage anticipé pour un projet immobilier ne concerne que l’acquisition de la résidence principale, pas d’investissement locatif.

Le PER est-il toujours intéressant si je suis faiblement imposé ?

Non, si votre taux marginal est bas, l’avantage fiscal à l’entrée est limité et l’imposition à la sortie peut réduire l’intérêt du produit.

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